La martingale maudite: Les enquêtes de Jes Cortes (French Edition) by DONAT JULES

Auteur:DONAT, JULES [Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2024-01-06T23:00:00+00:00

12 avril, Kerdavid , midi : l’heure du kernage

— Ah oui ! ça reste couillu ! Le champ de mines est instable et il y a un risque que ça explose dès qu’on s’écarte de l’allée. En plus, c’est peut-être trafiqué et on ne connaît pas la puissance réelle. Non, l’occupant n’est pas propriétaire. C’est seulement un cousin. Ce sont des retraités. Le propriétaire est un ancien démineur et il a conçu ça comme une domotique un peu particulière. Probablement comme un jeu. C’est très dangereux quand c’est activé, et on pense que tout est activé en dehors de l’allée. Et encore, il ne faut pas se risquer à y aller en nombre.

— « C’était le capitaine Velozo, rattaché à la Dico dont le patron, Jes Cortes, vient de pénétrer dans le jardin de l’enfer où le curé de Sainte-Hélène a sauté sur une mine, dans la journée d’hier. Je vous rends l’antenne, Rino. »

— « C’était le capitaine Velozo interrogée par Tina Gorré de DDC Chanel, qui suit les événements en direct et sur place, là où l’intervention de cette direction proche des renseignements intérieurs et extérieurs nous interroge sur l’importance de la menace que représente le seul occupant retranché dans cette maison, au fin fond du Morbihan… »

Ouais ! Adèle se veut surtout dissuasive pour éviter qu’un zozo motivé de plus aille faire le clown dans le foutu joli jardin, d’autant que les impatients ne manquent pas. Le préfet est justement en train de m’appeler sur ma radio :

— Tâchez de sortir vite et de convaincre le forcené de se rendre. J’ai des ordres du ministre pour lancer l’assaut.

— Les mines sont activées. Si vous lancez l’assaut, ce sera un carnage. L’occupant est probablement prisonnier du système, comme beaucoup d’autres. Il m’a donné le code de sa box pour nous connecter et essayer de désactiver le mécanisme. Je vais appeler un de nos spécialistes. Vous pourrez intervenir ensuite.

— Nous avons lâché deux chiens dans le jardin et il ne se passe rien. Nous pensons que c’est du bluff. Sortez vite, c’est un ordre.

— Je sors, mais l’occupant ne présente aucun danger. Il est malade, épuisé. Il suffirait de laisser deux gendarmes pour empêcher quiconque d’entrer et d’attendre quelques jours qu’il meure seul.

— Nous n’avons pas un instant à perdre et j’ai un ordre du ministre.

— Vous prenez un risque inconsidéré pour rien du tout.

— C’est un champ de mines. Ce n’est pas rien du tout.

— On peut le désactiver. J’ai accès à des experts qui peuvent essayer de le neutraliser à distance.

— Vous avez dit « essayer ». Rien n’est donc moins sûr.

— Mais vous ne pouvez pas courir ce risque.

— Vous l’avez bien pris.

— Ce n’est pas une raison. J’étais seul, j’ai suivi le chemin. En plus, la porte est blindée. Personne ne pourra entrer facilement.

— On va tout faire sauter.

— Au milieu du champ de mines ! Vous avez réfléchi deux secondes ?

— Ne soyez pas insolent. Ce n’est pas parce que vous venez de Paris que vous avez raison ici.

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